Le Centre spatial guyanais a ressorti ses bulldozers, ses centrales à béton, ses machines de chantiers. Malgré toute cette agitation, les fusées Ariane ne semblent pas perturbées : elles décollent et mettent sur orbite les satellites à un bon rythme. Six lancements en 2007 pour douze satellites de télécoms, dont deux du ministère britannique de la Défense. Soit les trois-quarts du marché commercial mondial. Et ce rythme devrait se poursuivre durant les années à venir, puisque le carnet de commande d'Arianespace est plein, avec cinquante satellites à lancer. Mais la puissance même d'Ariane - 9 tonnes en orbite géostationnaire, 20 tonnes en orbite basse - la rend peu compétitive sur les petites charges, notamment les satellites scientifiques ou d'observation de la Terre. Solution : le mythe et le petit format.
Joint-venture. Le mythe, c'est Soyouz. La fusée aux plus de 1 500 tirs. Celle qui satellisa Spoutnik et Gagarine, depuis Baïkonour. Déjà, depuis 1998, Arianespace a monté un joint-venture (Starsem) avec un partenaire russe pour lancer des satellites de Baïkonour. Si Starsem fut un succès économique et technique, Jean-Yves Legall, le PDG d'Arianespace, se souvient sans nostalgie des «40 déplacements au Kazakhstan, pour une vingtaine de tirs». D'abord la curiosité, voire la fascination de l'ingénieur pour le site. Puis les efforts pour construire un système opérationnel, des salles blanches pour les délicats engins et bien sûr l'hôtel pour