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Libération

Les gyozas empoisonnent la diplomatie

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publié le 11 mars 2008 à 2h39

Après les maux d'estomac, la guerre des mots. La bataille de raviolis chinois (gyozas) contaminés au pesticide méthamidophos qui envenime depuis des semaines les relations sino-japonaises vire désormais à la bataille sémantique et diplomatique. Alors que les polices et équipes d'enquêteurs, de part et d'autre, peinent à s'entendre, les responsables chinois haussent le ton depuis quelques jours pour dénoncer ce qui ressemble, selon eux, à un «coup monté». Lequel est jugé «improbable» au Japon.

«Mauvaise foi». Pour les autorités chinoises, la contamination des gyozas (raviolis) en sachets survenue le mois dernier au Japon et qui a entraîné l'hospitalisation d'une dizaine de personnes et les plaintes de 3 700 malades ne s'est pas produite en Chine, ni durant le transport des produits vers l'archipel. «Les raviolis n'ont pas été contaminés en Chine. Il s'agit d'un acte criminel délibéré et isolé», clame Pékin qui dit «prendre l'affaire très au sérieux». Affirmant n'avoir trouvé aucune trace de résidus du mystérieux pesticide (interdit en Chine depuis 2007) dans l'usine du fabricant située près de Pékin, les responsables chinois semblent persuadés que l'affaire n'est pas le fait d'une intoxication mais d'un «sabotage» sur le territoire japonais.

A Tokyo, les autorités japonaises, circonspectes, ont mal réagi à cette hypothèse. Le chef de l'Agence nationale de la police au Japon, Hiroto Yoshimura, pour qui «les Chinois sont de mauvaise foi», exige