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Libération

Le pétrole à deux doigts de basculer dans l'irrationnel

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publié le 12 mars 2008 à 2h40

Le baril de pétrole, jusqu'où ? Il a flirté hier à New York, avec les 110 dollars avant de clôturer à 108,75 dollars. Soit le double du prix auquel se négociait l'or noir, en janvier 2007. On connaissait le pétrole, arme géopolitique. Voici venu le temps du pétrole, arme financière. Car comment, sinon, expliquer la flambée ? Par l'exubérance irrationnelle d'acteurs qui spéculent sur le plus grand marché de matières premières ? «Que voient les grands investisseurs financiers, s'interroge Francis Perrin, directeur de la revue Pétrole et gaz arabes. Ils voient l'immobilier s'effondrer, les banques s'effilocher, les actions plonger, le dollar s'émietter. Et le pétrole s'envoler.» Dans ce climat de grande instabilité, «ils» se lovent donc dans cette valeur refuge - comme l'or - qui grimpe à la faveur, elle aussi, d'instabilités géopolitiques quasi chroniques.

Voracité. La nouveauté, c'est que ces investisseurs se ruent sur l'or noir. Ils sont cinq fois plus nombreux qu'il y a cinq ans. Ce sont les fonds d'investissements ou de pensions, comme l'américain Calpers. Le pétrole, un actif financier comme un autre où placer ses billes en espérant faire la culbute. «Le pétrole continue sa progression déclenchée par le dollar et se crée une bulle spéculative qui au bout d'un moment va éclater», commente Phil Flynn, analyste d'Alaron Trading.

«Avant 2007, la volatilité sur les marchés du pétrole était comprise entre 5 et 8 dollars, notait récemment Moncef Kaab