L’Union européenne veut montrer l’exemple dans la lutte contre le réchangement climatique. Les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt-sept, réunis depuis hier soir à Bruxelles, doivent réaffirmer l’objectif ambitieux, arrêté il y a un an, de réduire de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Pour cela, ils vont charger la France de faire adopter sous sa présidence, au deuxième semestre 2008, des mesures concrètes de manière à être prêts pour la conférence décisive de l’ONU sur le climat, fin 2009. Mais le prix à payer passe mal. Paul Magnette, ministre belge du Climat et de l’Energie, décrypte les enjeux clés des négociations à venir.
La détermination des Vingt-Sept à lutter contre le réchauffement climatique n'a-t-elle pas faibli, maintenant que les Etats ont fait leurs comptes ?
Il est normal que la négociation se muscle dès lors que l'on rentre dans le calcul de la répartition de l'effort entre Etats membres et du coût pour chacun en terme d'investissements. Mais la détermination n'a pas fléchi.
La Commission évalue le coût de la lutte contre le changement climatique à 0,5 %, voire 1 % du PIB européen (soit 100 milliards d'euros) chaque année.
Il est pratiquement impossible de donner un montant global, car le coût intègre un tel nombre de facteurs qu'il faudrait bâtir des centaines de scénarios. Par exemple, des estimations se basent sur un pétrole à 62 dollars le baril. Or on est déjà à 110, et certains experts prévoient que l'on ser