Sur l'air de «tout va très bien madame la marquise», le président Bush a réaffirmé vendredi qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter à propos de l'économie américaine. Celle-ci, a-t-il tout de même concédé, «connaît de durs moments». Il ne faut pourtant pas chercher loin pour détecter les signes d'une débâcle.
Au même moment, les cambistes annonçaient que Bear Stearns, la cinquième plus grosse banque d'affaires de Wall Street, venait d'être sauvée de justesse de la banqueroute grâce à une injection de capitaux de la Réserve fédérale (Fed). L'effondrement de ce géant de la finance, qui pèse 16 milliards de dollars (plus de 10 milliards d'euros), pourrait provoquer un crack. A l'instar de beaucoup de banques d'affaires, les produits financiers détenus par Bear Stearns sont «pollués» par des valeurs censées représenter des emprunts immobiliers potentiellement défaillants. Les acteurs financiers se méfient les uns des autres, refusent de se prêter de l'argent, paralysant Wall Street.
Afin de remettre de l'huile dans les rouages, la Fed - avec quatre autres banques centrales - a annoncé, le 11 mars, un «fonds de sauvetage» de 200 milliards de dollars. Les banques d'affaires en difficulté peuvent emprunter à ce fonds, en utilisant comme garantie ces titres boursiers douteux issus de l'immobilier. dont personne ne veut.
Moratoire. Ce secteur de l'immobilier, qui traverse une récession sans précédent depuis la Grande Dépression des années 30, n'est pas prêt d