Quand on a fait vaciller une des plus grosses institutions financières de France en lui faisant perdre 5 milliards d'euros, à quoi se joue sa remise en liberté ? A un raisonnement purement juridique ou à l'impression que l'on donne ? Jérôme Kerviel, l'ex-trader de la Société générale, enfermé à la Santé depuis le 8 février, demandait vendredi sa remise en liberté auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Les juges ont fixé à mardi matin le rendu de leur décision. Sa défense estime à «10 %» les chances de le voir sortir.
CDI. Même si le trader a déjà reconnu sa culpabilité, qu'il n'a pas profité de la période pendant laquelle il avait été placé sous contrôle judiciaire pour fuir, et que l'enquête n'a pas montré de complicité, le parquet s'acharne en effet à le maintenir derrière les barreaux. Argument officiel : «les besoins de l'enquête». «Des actes d'instruction se poursuivent», a indiqué jeudi une porte-parole du procureur général. Et on ne sait jamais ce qu'on peut encore trouver. Mais, peu fier de cette position, le parquet avait requis que l'audience soit jugée à huis clos. Demande acceptée par le juge «pour préserver la sérénité des débats». Et surtout empêcher les journalistes, venus en masse voir enfin Jérôme Kerviel, de satisfaire leur curiosité.
L'ancien trader n'a laissé apparaître aucune émotion pendant les débats, selon les parties présentes à l'audience. «Tout le contraire du 8 février, quand il avait été pl