La tête sur le billot, Alitalia a accepté son rachat par Air France-KLM. Au terme d'une réunion marathon, le conseil d'administration de la compagnie italienne a en effet donné son accord, en pleine nuit de samedi à dimanche, à la proposition du premier groupe aéronautique mondial de s'emparer de 100 % du capital d'Alitalia. L'opération devrait intervenir à travers une offre publique d'échange, qui permet à Rome de sauver la face mais qui ne remet pas en cause l'âpreté du constat : avec moins de 300 millions d'euros en caisse à la fin du mois de janvier et des pertes supérieures à un million d'euros par jour, Alitalia est au bord de la faillite et n'est plus véritablement en mesure d'imposer des conditions à son repreneur.
Cure d'amaigrissement. D'un point de vue financier, Jean-Cyril Spinetta a proposé une parité d'une action Air France pour 160 titres Alitalia. En clair, les Franco-Néerlandais valorisent à 0,10 euro chaque action Alitalia contre un cours de 0,538 euro vendredi en clôture de la bourse de Milan. Dans le cadre de cet échange, l'Etat italien, qui possède encore 49,9 % de la compagnie, détiendra moins de 2,5 % du capital de la nouvelle holding. Et cela, alors que le ministre de l'Economie Tommaso Padoa-Schioppa avait assuré que le Trésor italien conserverait une «participation significative» dans la grande alliance. Sur le plan industriel, Air France-KLM prévoit de concentrer les liaisons sur la plateforme de Rome Fiumicino (aux dépens de Milan Malpensa),