De notre correspondant à Rome. Le conseil d'administration d'Alitalia a donné son feu vert. Le gouvernement démissionnaire de Romano Prodi aussi. Mais le rachat de la compagnie italienne par Air France-KLM est «menacé» selon le patron du groupe franco-néerlandais, Jean-Cyril Spinetta. Présent depuis mardi à Rome pour mettre les choses à plat, celui-ci a clairement laissé entendre que le projet de reprise présenté dimanche et qui prévoit de restructurer en profondeur la compagnie n'était pas négociable. «Compte tenu de la situation [Alitalia est au bord de la faillite, ndlr], les marges de manoeuvres sont inexistantes ou très faibles», a martelé Spinetta. C'est que depuis l'annonce de l'accord entre les deux compagnies, un front syndical et politique s'est levé dans la péninsule.
«Ambulance». Relativement isolé, le ministre de l'Economie Tommaso Padoa-Schioppa, favorable à l'opération, a bien tenté hier matin de plaider la cause d'Air France-KLM en expliquant que le retrait de l'offre conduirait Alitalia à la faillite. «Je suis le chauffeur d'une ambulance qui fonce pour conduire un malade au seul hôpital qui a bien voulu l'accepter, a-t-il expliqué. Je conduis le plus rapidement possible mais je pourrais ne pas arriver à temps car il y a des feux rouges qui me ralentissent.»
L'un d'entre eux s'appelle Silvio Berlusconi. En pleine campagne électorale, celui-ci a décidé de se servir du dossier Alitalia pour attaquer la majorité sortante. «Il