Silvio Berlusconi, profitant de l'émotion suscitée en Italie par le rachat programmé de la compagnie nationale, Alitalia, par le tandem franco-néerlandais Air France-KLM, a sorti une nouvelle proposition de son chapeau : redonner vie à l'idée d'un rachat d'Alitalia par la compagnie italienne Air One - jugée jusqu'à présent irréaliste - aidée d'une association d'entrepreneurs parmi lesquels figureraient. ses propres enfants ! Cette information a provoqué hier de nombreux remous en Italie. «Ces déclarations sont irresponsables pour une personne qui prétend gouverner», a ainsi réagi le ministre du Développement économique. Difficile, en effet, de ne pas songer à une manipulation politique organisée par l'opposition à l'approche des législatives, en avril. Pour Berlusconi et ses amis de la Ligue du Nord, l'affaire Alitalia est l'occasion rêvée d'apparaître comme les sauveurs de la compagnie aérienne nationale menacée.
Dépôt de bilan. Car l'offre d'Air France-KLM est loin de faire l'unanimité. Les syndicats sont montés au créneau pour dénoncer les 2 100 suppressions de postes et l'abandon de l'une des deux plateformes aéroportuaires du pays (Milan-Malpensa). C'est aussi l'occasion pour Berlusconi de surfer sur le nationalisme, en faisant croire que le rachat de la compagnie nationale par des entreprises italiennes permettrait d'éviter le plan social annoncé. De leurs côtés, le gouvernement et le patron d'Alitalia continuent de répéter que, si une solution n'est pas trouvée