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Analyse

Braderie minière en Algérie

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par Djohar SIDHOUM-RAHAL
publié le 21 mars 2008 à 2h47

Si soucieuse de la souveraineté de son territoire, l'Algérie s'expose à une mise en danger de ses terres par une pollution irréversible. Alors que le gouvernement prétend développer le tourisme, les riches perspectives de l'activité minière en raison de l'abondance des ressources (zinc, plomb, or, diamants et uranium) risquent de mettre en danger les paysages à défaut de se soucier des Algériens.

Ruée. Depuis 2001, le régime brade ce secteur sous-exploité à des acteurs privés nationaux et étrangers en s'appuyant sur une loi permettant à des entreprises de concourir à l'attribution de titres d'exploitation des sous-sols, grande nouveauté pour un pays qui conservait jalousement le monopole d'Etat. Cette loi prévoit des avantages fiscaux et exemptions douanières pour les entreprises se partageant le marché. Aujourd'hui, c'est la ruée, surtout vers le zinc et le plomb. Cette politique s'est montrée payante : en 2006, les exportations de métaux ont représenté près de 300 millions d'euros. A y regarder de près, cette loi s'est révélée incapable de faire face aux obligations environnementales fixées par les standards occidentaux. En Algérie, les obligations liées à la protection de l'environnement sont très vagues et se résument principalement à la remise annuelle par les entreprises minières d'un rapport à l'administration. Le pays, qui espère intégrer l'OMC, est soucieux de rassurer les multinationales quant au respect des règles de concurrence. Les autorités semblent plus désinvo