Les festivités ont déjà commencé. Hier à Paris, 300 salariés se sont rassemblés devant le Printemps pour protester contre les bas salaires et les fermetures nocturnes. Mais c'est officiellement samedi, et tout le week-end pascal, que la CFDT et la CGT appellent à une nouvelle mobilisation des employés de la grande distribution. Le 1er février, 4,5 % des 636 000 salariés de la branche se mettaient en grève pour le pouvoir d'achat. Historique dans le secteur. «Pour beaucoup de salariés, c'était la première grève. Les employeurs ont eu peur», estime Jean-Pierre Sorrento, responsable de la CGT Commerce. Philippe Baroukh, DG d'Auchan France, le reconnaît : «On n'est pas habitués, ce genre de mobilisation nous déstabilise.»
Hasard ? Quelques semaines après la journée de mobilisation, trois enseignes affichent leur lutte contre le temps partiel «subi». Le 26 février, Casino annonce qu'il allonge les durées de contrat de ses salariés à temps partiel. Le 27, Auchan s'engage à ce qu'il n'y ait plus, d'ici 2009, un salarié contraint au temps partiel. Le 28, Carrefour annonce qu'il teste «le temps complet choisi» auprès des caissières de deux hypermarchés et étendra l'expérience à l'ensemble de ses magasins. Changement de moeurs dans la grande distribution, dont un tiers des salariés est à temps partiel.
C'est évident, la mobilisation n'a pas directement provoqué ces décisions - sans doute a-t-elle hâté leur affichage. Mais l'image du secteur a évolué, avec l'émergence de la