Mercredi, au premier soir de la perquisition au siège de TNK-BP, le troisième groupe pétrolier russe, les forces de l'ordre ont d'abord expliqué être sur la piste d'une vieille histoire de faillite remontant à 1999. Puis elles ont rappelé qu'une enquête pour fraude fiscale est en cours contre le groupe russo-britannique. Avant que le FSB (ex-KGB) n'explique : les services secrets russes sont en réalité sur les traces de deux «espions» russo-américains, les frères Zaslavski, qui auraient voulu vendre à un citoyen britannique des informations confidentielles sur les gisements russes. Le cadet, Ilya, 29 ans, travaillait pour TNK-BP comme analyste gazier, tout en rédigeant des poèmes sur son blog où il faisait rimer «Poutine» et «Zoulou Queen». L'aîné, Alexandre, 33 ans, préside un club d'anciens étudiants en Grande-Bretagne, patronné par le British Council, que les services russes accusent depuis longtemps de n'être qu'un nid d'espions.
«Pression».Les accusations sont si extravagantes qu'elles font aussitôt penser à une nouvelle «affaire Ioukos» : une fois encore, les forces de l'ordre russes font pression sur une entreprise dans des buts très intéressés, a conclu le marché, où l'action TNK-BP a plongé. «Je ne pense pas que nous assistions là à une nouvelle affaire Ioukos, nuance Dmitri Lioutiaguine, analyste de la compagnie d'investissement russe Veles Capital. Mais, quand une entreprise a de bonnes relations avec l'Etat, les affaires d'espionnage ou d'é