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Libération

«Pas de quoi crier au génie»

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Les ONG pas très tendres concernant les premiers mois de Kouchner au Quai d'Orsay.
par Christian Losson
publié le 26 mars 2008 à 7h00

L'évocation de Kouchner suscite auprès des ONG un «pfff» généralisé. Déçues? «Non, il aurait fallu espérer pour l'être», résume Antoine Bernard, directeur exécutif de la Fédération internationale des droits de l'homme. Quoique. «On reste interdit par le discours formaté, bien dans le costume, ajoute-t-il. La franchise n'est pourtant pas incompatible avec la nécessité de Realpolitik. Encore faudrait-il qu'il y ait une politique étrangère. Or, elle est flou, atlantiste, paternaliste.»

La passivité du locataire du Quay d'Orsay, son absence de réactivité sur une foultitude de dossiers (de la visite de Kadhafi à l 'indépendance du Kosovo, en passant par la Russie) ne passe pas. «On peut concevoir que le passage au ministère des Affaires étrangères soit compliqué, mais là, le malaise est évident, note Geneviève Sevrin, qui vient tout juste de céder son mandat de présidente d'Amnesty internationale. Kouchner y a atterri à cause de son passé pour les droits de l'homme. Or, c'est précisément le sujet sur lequel il déçoit le plus.»

Jean-Marie Fardeau, président de Human rights watch France, estime «la prise de parole» de Kouchner «à géométrie variable». Donc «insuffisante». «Très tardive et contradictoire sur le Tibet», «inaudible car non public sur les opposants tchadiens», même si, reconnaît-il, «il a tenté de faire avancer le dossier birman». Sujet sur lequel le ministre, auteu