Le déficit public et l’endettement de la France se sont nettement aggravés l’an dernier malgré les discours longtemps rassurants du gouvernement, contraint désormais de réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2008 sur fond de crise internationale.
Le gouvernement a revu à la hausse son objectif de déficit public pour 2008, visant désormais 2,5% du PIB contre 2,3% prévu initialement. De son côté, l'Insee a revu à la hausse son estimation du déficit public en 2007, à 2,7% du produit intérieur brut (PIB), contre 2,4% initialement prévu par le gouvernement, pour un total de 50,3 milliards d’euros. En 2006, il a été ramené à 2,4% du PIB (contre 2,5% précédemment), a indiqué vendredi l’Insee.
Dans le même temps, la dette publique a augmenté de 5,2% à 1.209,5 milliards d’euros fin 2007, soit 64,2% du PIB, un niveau bien supérieur au maximum de 60% autorisé par l’Union européenne. En 2006, la dette avait progressé de seulement 0,4% pour un taux de 63,6% du PIB.
Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, qui martèle son attachement à la «maîtrise des dépenses publiques» depuis son entrée en fonction, l'aggravation du déficit public est principalement liée à un «dérapage des dépenses des collectivités locales» de l'ordre de 0,2 point de PIB.
«Il y a une augmentation du rythme de dépenses des collectivités locales» qui «ne dégagent pas suffisamment d'autofinancement pour financer leurs investissements, il y a un vrai problème», a estimé M. Woe