C'est la faute des collectivités locales. La confirmation donnée vendredi par les chiffres de l'Insee de la dégradation des déficits publics français, à 2,7 % du PIB contre 2,4 % escomptés pour 2007, a été l'occasion pour le ministre du Budget de lancer une jolie série de Scuds à l'endroit des socialistes. Vendredi matin sur RTL, Eric Woerth, a estimé que l'aggravation du déficit de la France était d'abord liée à un «dérapage des dépenses des collectivités locales» de l'ordre de 0,2 point du PIB.
Leçon. Une thématique pas très éloignée de celle utilisée par l'UMP entre les deux tours des élections municipales. La droite avait alors expliqué que voter à gauche, c'était à coup sûr augmenter les impôts locaux. Cette fois, ce sont donc ces collectivités locales - départements, régions, villes -, majoritairement gérées par la gauche qui plomberaient les déficits publics français. Evidemment, la réplique ne s'est pas fait attendre, dans ce qui peut apparaître comme une querelle d'Allemands. Le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, Didier Migaud, a recadré un peu sèchement le gouvernement : «l'essentiel de la dégradation» du déficit public est «le fait de l'Etat et des administrations centrales» et non des «collectivités locales». Se payant au passage le luxe d'une leçon de fiscalité locale au ministre. «S'agissant des collectivités locales, il faut rappeler que leur budget est de par la loi équilibré, explique Didier Migaud.