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Interview

«Les instruments de bord restent fixés sur la voie du productivisme»

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Débat. Faut-il changer les indicateurs de richesse? Patrick Viveret, conseiller à la Cour des comptes:
publié le 31 mars 2008 à 2h53
(mis à jour le 31 mars 2008 à 2h53)

En janvier, Nicolas Sarkozy a demandé à deux prix Nobel, l'Indien Amartya Sen et l'Américain Robert Stiglitz, de réfléchir aux instruments de mesures du bien-être. Manière de prendre acte du décalage entre indices de croissance classiques et ressenti des Français. Patrick Viveret, conseiller à la Cour des comptes et auteur de Reconsidérer la richesse (éditions de l'Aube, 2003), commente.

Nicolas Sarkozy confie une mission sur la refonte du calcul de la richesse à deux Nobel d'économie iconoclastes. Un symbole ?

C'est le symptôme du changement d'air du temps, produit du Grenelle de l'environnement, initié par la société civile. Plusieurs institutions internationales avaient ces dernières années travaillé sur le sujet. Nicolas Sarkozy, avec l'onction de Stiglitz et Sen, y ajoute une dimension internationale symbolique.

Pourquoi la mesure du produit national brut ne suffit-elle plus ?

Parce que les agrégats de la comptabilité nationale ont été pensés dans un autre contexte : celui de la reconstruction industrielle d'après-guerre. Laquelle ignorait la question de l'environnement et celle des services, l'éducation et la santé en particulier.

Comment aboutir à ces nouveaux indicateurs ?

Plusieurs pistes existent. Il y a eu d'abord l'approche des indicateurs de développement humain, initiés par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) à partir des travaux théoriques d'Amartya Sen. D'autres approches, comme le