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'Indien Rajendra Pachauri est président du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, co-prix Nobel de la paix 2007, aux côtés d'Al Gore.
Par l'intensification de ses flux commerciaux, la mondialisation accélère-t-elle le changement climatique ?
Tout dépend. Elle peut-être positive si elle permet l'échange et la promotion de technologies propres. Elle peut pousser des pays du Nord à faciliter l'adoption, par exemple au Sud, de climatiseurs plus économes, de matériaux de construction plus verts, d'énergies plus propres. Mais la mondialisation peut s'avérer négative quand elle permet de trouver sur les étalages européens, en plein hiver, des framboises du Chili. Toute croissance n'est pas forcément bonne.
Mais c'est la loi de l'offre et de la demande, non ?
Elle n'est pas bonne quand elle permet de rayer l'impact du coût carbone du produit ! La seule solution consiste à fixer un prix au carbone, via une taxe par exemple. Quand le bilan carbone sera intégré dans les prix des marchandises et des biens et services, on connaîtra le vrai, le juste prix, y compris celui des dommages collatéraux faits à l'environnement. Et là, ce sera dissuasif.
La Tata Nano, voiture bon marché destinée à inonder le marché indien, montre-t-elle que développement et lutte pour l'environnement sont inconciliables ?
Cette voiture tient du cauchemar, syndrome du fiasco des politiques de transport public. Les pays en développement ou émergents sont imprégnés par les images de pros