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OGM: «Les députés ruraux sont soumis à de fortes pressions»

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François Grosdidier, député UMP de la Moselle, appelle ses collègues à refuser le projet de loi sur les OGM, dont l'examen débute aujourd'hui et qui, selon lui, a été amendé au Sénat pour aboutir à une "mise en culture rapide et massive des OGM
par Eliane Patriarca
publié le 1er avril 2008 à 7h00

Les députés commencent cet après-midi l'examen du projet de loi sur les OGM. Un texte rédigé dans la foulée du Grenelle de l'Environnement, puis amendé et adopté par les sénateurs le 8 février, et qui est aujourd'hui très controversé. Hier, le député UMP de la Moselle, François Grosdidier, a invité l'Assemblée nationale à un texte «manifestement amendé sous l'influence de groupes voulant une mise en culture rapide et massive des OGM en France». Dans une lettre ouverte à ses collègues, il insiste sur «les doutes scientifiques et les enjeux éthiques» qui entourent les OGM et revendique la «liberté de vote». Entretien.

Dans votre courrier, vous évoquez « l'activisme forcené de la FNSEA », le principal syndicat agricole et du lobby pro-OGM pour détricoter le projet de loi. Pouvez vous donner des exemples?

Il s'agit notamment de démarches individuelles faites auprès des députés ruraux, qui constituent la majorité des députés de la majorité, par les branches départementales de la FNSEA avec plus ou moins, disons, de véhémence. Certains de mes collègues, dont je tairai le nom, se sont entendus dire que leur permanence risquait d'être mise à sac. Le lobby semencier a remarquablement utilisé la base de la FNSEA pour ce travail; puis il a agi via la commission des Affaires économiques du Sénat et de l'Assemblée.

Comment réagissent les députés?

Mes collègues sont grandement intoxiqués. D'un côté, on leur affirme que les opposants au t