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Libération

La déroute d'UBS provoque la panique des autorités suisses

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publié le 2 avril 2008 à 2h57

Si un Flaubert contemporain avait consacré un chapitre sur les banques suisses dans un Dictionnaire actuel des idées reçues, il l'aurait sûrement intitulé : «D'une discrétion et d'une solidité à toute épreuve». Pour le premier point, cela va encore. On peut toujours frauder le fisc en plaçant son argent sur un compte numéroté à Genève. Pour la solidité, c'est fini. Depuis hier, la panique s'empare des autorités helvétiques. A cause de la crise des subprimes, UBS pourrait s'écrouler.

Déconfiture. Hier matin, la première banque suisse a ainsi révélé qu'elle anticipait une perte de 12 milliards de francs suisses (7,3 milliards d'euros) pour le premier trimestre 2008. Un profit-warning record, auquel s'ajoutait l'annonce d'une dépréciation d'actifs, elle aussi énorme : de 19 milliards de dollars. Une somme qui vient s'ajouter aux 18,4 milliards de dollars déjà retirés du bilan d'UBS dans les comptes 2007. Selon le communiqué d'UBS, les pertes proviendraient du «marché immobilier américain»,«des positions liées aux crédits structurés» et de «l'impact négatif» des Auction rate certificates (ARS). Jusqu'à peu, les ARS - des obligations émises par des municipalités américaines - étaient considérés comme un marché très solide. Mais la crise financière s'étend même aux emprunts a priori sûrs.

Pour faire face à cette déconfiture, et regagner la confiance des marchés, UBS compte sur la démission prochaine de son patron emblématique, le «hautain et arr