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Libération

Un royaume hymalayen préservé de l'assaut des routards

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publié le 2 avril 2008 à 2h56

Depuis qu'il a commencé à s'ouvrir au reste du monde, dans les années 70, le petit royaume himalayen du Bhoutan a adopté une politique touristique unique : la sélection par l'argent. Tout étranger qui souhaite se rendre dans ce minuscule pays bouddhiste, coincé entre l'Inde et la Chine, doit en effet débourser au minimum 220 dollars (plus de 140 euros) par jour, quel que soit le contenu du séjour. Un tarif qui comprend certes le logement, les repas et le transport, mais qui reste incroyablement élevé pour la région. Objectif : éviter le flux de routards qui a envahi l'Inde et le Népal voisins, afin de ne pas dénaturer la culture locale, et de préserver l'environnement.

«Notre politique s'appuie sur le concept du "low volume", "high value" ["petits volumes, grosses plus-value", ndlr], à savoir qu'il est possible d'engranger des revenus importants tout en limitant le nombre de touristes, et donc leur impact sur le pays», explique Thuji Dorji Nadiq, directeur adjoint du département du tourisme. Et ça marche. A tel point que, pour ceux qui peuvent se le permettre, le Bhoutan est devenu un premier choix. Le nombre d'arrivées est passé de 6 000, en 2003, à 21 000 l'an dernier. Et tous ceux interrogés affirment sans hésiter que «ça vaut le prix». Beaucoup payent même bien plus cher puisque, vu la clientèle intéressée, les chaînes d'hôtels de luxe sont implantées, avec des chambres dépassant parfois les 1 000 dollars la nuit. «Grâce à sa politique uniqu