Ambiance à droite. Mardi, alors que débutait le débat sur le projet de loi OGM à l'Assemblée, le sénateur UMP Jean-François Le Grand portait le fer dans son propre camp, dans leMonde : «Certains ont fait main basse sur l'UMP afin de défendre des intérêts mercantiles. [.] La force de frappe de Monsanto et des autres semenciers est phénoménale.» Tollé dans une majorité qui n'avait pas besoin de ça pour se diviser sur la question. Le député de Paris, Bernard Debré, a réagi: «A l'en croire, nous serions tous stipendiés par les grands groupes céréaliers pour voter ce texte. Or ce sont les anti-OGM qui nous ont littéralement matraqués à coups de lettres, de menaces, de manifestations !» En réponse, la socialiste Delphine Batho s'est «insurgée contre le parallèle établi entre le lobby semencier et les ONG. Ces organisations ne défendent pas des intérêts économiques ou des parts de marchés».
Hier, la polémique a rebondi avec l'intervention d'Arnaud Montebourg : «Le groupe socialiste affirme sa solidarité à l'égard de Jean-François Le Grand et la liberté avec laquelle il s'est exprimé.» Réaction immédiate de Patrick Ollier, président UMP de la commission des Affaires économiques : «Je n'ai pas de leçon à recevoir de vous. Votre mise au point est inacceptable et je ne l'accepte pas.»
Sur le fond, qui, de la version originale du ministère ou de la version largement remaniée par le Sénat du projet de loi, va l'emporter ? «Nathalie Kosciu