Claude Dumont vient d'être nommé président du WWF-France. L'ONG de protection de l'environnement a lancé, il y a dix ans, une politique de partenariat avec plusieurs grandes entreprises (1).
Quel bilan tirez-vous de ces dix années de partenariat ?
Un bilan positif. Qui, en dehors des entreprises, peut démultiplier le message ? Chez nous, on utilise le terme de «pollinisation». En interne d'abord : les salariés trouvent gratifiant d'associer le nom de leur entreprise avec une organisation comme la nôtre. Et puis il y a ce que fait l'entreprise auprès de ses clients, et là encore il y a une démultiplication, le message est propagé vers l'extérieur. Dans ces entreprises, il y a un gisement d'économies d'énergie, de papier, de pétrole. Si on prend par exemple La Poste, rien qu'en travaillant sur les pratiques de conduites, elle a réalisé, en un an, 17 % d'économie de carburant.
Dans ce cas-là, tout le monde y gagne. Mais quand ça coûte de l'argent, comment réagissent les entreprises ?
Certes le gagnant-gagnant, c'est le plus facile. Mais l'entreprise doit se dire aussi qu'elle a un rôle à jouer dans la société. Même s'il y a un coût, il est le plus souvent temporaire, il faut le voir comme un investissement. L'entreprise va s'y retrouver en terme de marchés qui vont s'ouvrir, en terme d'image.
Un des premiers partenariats du WWF s'est fait avec Lafarge.
Son activité est l'une des plus polluantes de la planète. Il vaut donc mieux s'entendre avec lui. Tout ce qu'ils ont fait en terme de