Menu
Libération

Une carafe d'eau payante pour financer des projets dans le Sud

Article réservé aux abonnés
Carte postale de Londres. Le développement durable vu d'ailleurs
publié le 3 avril 2008 à 2h58

De notre correspondante à Londres. Chez Banner's, un restaurant du nord de Londres, l'eau du robinet n'est pas une option pour radins. Un simple verre de ce liquide s'y facture 15 pences (20 centimes d'euro). Pourtant, pour la même quantité, l'établissement règle 0,02 pence (0,025 centimes euro) à sa compagnie d'eau. Et réalise un gain confortable. Scandaleux ? Non. Car Banner's se garde bien d'empocher la somme : elle la verse à WaterAid, une association caritative qui s'attache à alimenter en eau propre les pays en développement. Et ça marche. «Un seul client en trois ans a refusé de payer son verre», affirme David Nash, gérant du restaurant.

«Sortir de la pauvreté». Car le sacrifice demandé est, somme toute, raisonnable. «Il ne s'agissait pas de doubler l'addition du consommateur. Il fallait aussi éviter que les clients rognent sur les pourboires des serveurs», explique Juliette Banner, la propriétaire du restaurant. Pari réussi. La réponse des clients est «enthousiaste». A tel point que la petite entreprise entasse en trois ans plus de 10 000 livres (12 700 euros) pour le compte de WaterAid. Assez pour abreuver 666 individus si l'on en croit l'association caritative.

Selon elle, 15 livres suffisent pour fournir de l'eau propre, un système sanitaire et une éducation sur les règles simples d'hygiène à un seul individu. Une goutte d'eau dans un océan de pauvreté où 1,1 milliard de personnes sont privées d'eau potable. Il n'empêche. «Lorsqu'on apporte