De notre correspondante au Pakistan. Les décharges de Lahore, la grande ville du Pendjab (Est du Pakistan), sont devenues une mine d'or pour Zafar Bhatti. Après une carrière dans l'armée pakistanaise, cet ex-major s'est reconverti dans le business du recyclage de plastique. Un voyage en Allemagne en 1992 a provoqué le déclic : «J'ai été impressionné par la propreté des rues, il n'y avait pas de plastique qui traînait partout comme chez nous, se souvient-il. Je me suis dit qu'on pourrait peut-être faire la même chose au Pakistan, en réutilisant le plastique pour fabriquer des objets.» Zafar Bhatti visite alors des usines de recyclage allemandes, s'équipe en machines dernier cri et lance son affaire au Pakistan.
«Nickel». Les sacs plastique, sa matière première, sont collectés dans les poubelles, puis lavés à grande eau, sans détergent. Ils sont ensuite fondus lentement, à 140 degrés Celsius. «Mais les rejets sont essentiellement de la vapeur d'eau, explique-t-il, pas de la fumée toxique.» Transformé en granulé, le plastique peut être moulé en tourniquet, arrêt de bus, cabine de toilettes, banc, table de pique-nique. «Un mobilier moins cher que le bois, garanti vingt-cinq ans, aucun entretien nécessaire», assure-t-il. Mais au Pakistan, ce pionnier du recyclage «propre» a connu des débuts difficiles. «J'ai failli fermer. Les gens se méfiaient. Il fallait les convaincre que mes produits étaient de bonne qualité, le recyclage n'était pas très