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Libération
Reportage

A La Redoute, la grève pour 150 euros de plus

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publié le 8 avril 2008 à 3h01

«Je suis entrée, je me suis assise, j'ai dit que je n'ai pas une belle vie.» C'était jeudi à La Redoute, sur le site de la Martinoire, près de Roubaix, où 2 000 salariés font partir tous les colis de l'enseigne. Virginie, emballeuse de 33 ans, dont quinze à La Redoute pour 990 euros nets par mois, a interrompu la réunion de négociation salariale, avec d'autres grévistes. Une «entrée fracassante», dit-elle sous les yeux de la direction des ressources humaines. «J'ai expliqué que moi aussi j'aimerais partir en vacances. Que je voulais faire des projets. Que j'aimerais bien ne pas être à découvert tous les mois. Ils ne nous regardaient pas dans les yeux. Ils s'en foutent. Après, ils nous disent que la Redoute va mal. Mais s'il y a de la pub à la télé, c'est que la boîte marche. On est sensés, on voit les choses.» Hier, Virginie a bloqué la «gare» d'où des wagonnets, remplis de maillots, de nappes, de robes, partent vers les ateliers d'emballage. La gare de La Redoute est restée bloquée plusieurs heures, hier. Impossible, entre 10 heures et midi, de remplir les camions verts siglés «24 heures chrono» qui partent dans toute la France. Retard comblé l'après-midi même, selon la direction.

Vacances. Depuis bientôt une semaine à La Redoute, c'est la grève pour gagner plus. Grève partielle ou totale, pour environ la moitié de l'effectif, selon l'intersyndicale, qui n'a pas pu donner de chiffre précis lundi. «C'est le premier jour des vacances de Pâques, certaine