Menu
Libération

L'énergie, nouvelle source d'inégalité

Article réservé aux abonnés
publié le 8 avril 2008 à 3h01

Les inégalités des ménages français face au poids des dépenses d'énergie dans leur budget ont «beaucoup augmenté» depuis cinq ans. C'est l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) qui l'affirme dans sa dernière lettre d'information. La part des dépenses d'énergie dans le budget des Français varie de façon importante selon «leur lieu de résidence et leurs revenus», explique l'agence. Elle est, dit-elle, passée de 10 à 15 % dans le revenu des ménages les plus pauvres entre 2001 et 2006, alors qu'elle a baissé dans celui des plus aisés, dont la richesse augmente plus vite que le prix des combustibles fossiles. L'Ademe, qui estime à 3 % par an la hausse, en euros constants, des combustibles fossiles depuis 1995, estime qu'il est «envisageable de voir cette tendance se prolonger jusqu'en 2020», voire «d'observer une croissance exponentielle au-delà de cette date».

La part des dépenses énergétiques des 20 % les plus pauvres est 2,5 fois plus élevée que celle des 20 % les plus riches. Et cette inégalité est encore plus forte pour ceux qui vivent en milieu rural. La part des dépenses énergétiques dans le budget d'un citadin reste ainsi inférieure de près d'un quart à celle d'un rural, et un Parisien qui vit dans une habitation collective a une facture énergétique inférieure de 44 % à celle d'un habitant de la campagne ! L'Ademe juge donc nécessaire «d'accentuer les mesures ciblées sur la précarité énergétique», et recommande