Menu
Libération

Safi se fâche contre sa centrale

Article réservé aux abonnés
par Nadia HACHIMI
publié le 8 avril 2008 à 3h01

Station balnéaire ou centrale thermique à charbon ? Au Maroc, la question fait débat. A Agadir, dans le sud du royaume, c'est le tourisme qui avait fini par avoir gain de cause. En 2006, la mobilisation des élus, relayée en coulisses par les responsables de Colony Capital, fonds d'investissement américain gérant une station balnéaire à proximité, avait fait avorter in extremis le projet de centrale. Aujourd'hui, c'est au tour de la ville côtière de Safi de mener la contestation contre l'édification d'une centrale amenée à couvrir 27 % de la demande marocaine en électricité. «Une centrale à charbon fera fuir les investisseurs, des milliers d'emplois seront perdus alors que nous avons un des taux de chômage les plus élevés du Maroc», s'indigne le président de la région, Mohammed Karim, engagé auprès des pouvoirs publics dans un marathon pour faire déplacer le projet. Mais à l'Office national de l'électricité (ONE), on crie au feu. «La centrale doit se faire, sous peine de pénurie. Trouver un autre site sur le littoral, pour couvrir les besoins en eau de la centrale, impliquerait deux ans d'études en plus et nous n'avons plus le temps.»

Rarement, en effet, l'alimentation électrique du pays aura été aussi fragile. Avec l'embellie de l'économie depuis trois ans, et la généralisation de l'accès à l'électricité (en dix ans, le taux d'électrification rurale est passé de 18 % à 97 %), la demande, faute d'investissements, ne trouve pas de répondant. «Il nous fau