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Libération

Dans les supermarchés Lidl, des salariés sans vie privée

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publié le 10 avril 2008 à 3h03

En Allemagne, Lidl emploie les «méthodes de la Stasi». C'est la formule que répètent à l'envi les membres du conseil d'administration du géant allemand du discount. Comme une leçon d'autopersuasion. Pour preuve de sa bonne foi, la direction de Lidl vient de promettre aux employés de ses supermarchés qu'ils seront autorisés à consulter les informations qu'elle détient sur leur vie privée.

Caméras miniatures. Des renseignements recueillis grâce aux fameuses «méthodes de la Stasi», récemment dévoilées par le magazine Stern : des détectives privés ont été mandatés par la direction pour surveiller plusieurs centaines de magasins, en 2006 et 2007, et ont retranscrit les moindres faits et gestes des employés, heure par heure, observés à l'aide de caméras miniatures dissimulées. L'affaire ressemble à un mauvais remake de La Vie des Autres, version ultracapitaliste.

Au siège de Neckarsulm, dans le Bade-Wurtemberg, le patron de Lidl recevait chaque semaine le rapport de surveillance d'un nouveau magasin et savait par exemple que sa caissière de Hanovre comptait «une majorité de drogués dans son cercle d'amis». La direction savait aussi que Mme J. participait à «des réunions Tupperware le vendredi après-midi», ou encore que sa collègue n'avait «jamais payé la redevance télé». De leur destination de vacances à leurs tracas personnels, rien ne lui échappait. Pas même les «odeurs» de Mme Z. qui «arrive au magasin à vélo, avec son un