Nicu Oprea pousse un ouf de soulagement. Cet homme d'une quarantaine d'années, en survêtement imitation Nike, est content que la grève soit finie. «Chaque soir, je me demandais comment j'allais boucler le mois et payer les traites., reconnaît-il, avant de reprendre fièrement : En plus, vous avez vu, on a gagné ! C'est la plus forte hausse salariale jamais obtenue en Roumanie ces quinze dernières années !» Vendredi, les syndicats de Dacia (Renault) ont accepté la dernière offre de la direction, équivalente à 40 % de hausse de salaire, même s'ils réclamaient 65 % au début de leur mouvement, le 24 mars.
L'accord, qui met fin à trois semaines de grève, permet la reprise de la production de la Logan. Pour Nicu Oprea, qui gagnait 950 lei (280 euros) par mois après seize ans de travail dans l'entreprise, le nouveau salaire sera de 1300 lei (380 euros). Il ne comprend pas pourquoi la direction a tant traîné : «On dit que les pertes générées par la grève s'élèvent à 150 millions d'euros [Renault parle de 13 millions, ndlr] alors que les augmentations demandées coûtaient 6 millions par an.»
Repas chaud. L'augmentation obtenue, la vie de Nicu Oprea ne changera pas pour autant. «On dit que la Logan est la voiture du pauvre, mais je ne peux même pas me l'offrir.» Il n'a qu'une R12, l'ancêtre de la Logan, achetée il y a huit ans. Sa femme, enseignante, gagne encore moins que lui. Comment font-ils pour survivre, alors que les seules charges de leur p