C'est l'application d'une sorte de mécanisme de crise : à inflation sévère, hausse automatique du Smic. Le salaire minimum sera augmenté de 2,3 % dès le 1er mai. Sans attendre la traditionnelle revalorisation du 1er juillet. Une première depuis 1996. Ce qui ne manque pas d'à-propos, quand on sait que le Smic est dans la ligne de mire du gouvernement.
Plus d'un salarié sur dix est concerné : en tout, plus de 2 millions de personnes verraient leur taux horaire (8,44 euros brut aujourd'hui) augmenter d'environ 20 centimes, selon le gouvernement. La raison est simple : le code du travail prévoit que si l'indice d'inflation de référence dépasse les 2% depuis la dernière augmentation légale, le Smic doit être revalorisé d'autant dès le mois suivant. L'indice sur lequel est annexée la hausse du Smic n'est pas l'inflation pour l'ensemble des ménages, mais une référence tenant compte des habitudes de consommation, hors tabac, des ménages ouvriers et employés : le poste nourriture, par exemple, pèse plus dans le budget de ces salariés, que dans celui des cadres sup. L'augmentation du 1er mai sera un brin plus forte que celle du 1er juillet dernier (2,1 %) quand le gouvernement avait refusé de donner un «coup de pouce» au Smic et s'était borné à la stricte application de l'indexation sur les prix.
Mais le mode de calcul du salaire minimum risque d'être très prochainement revu. Dernière attaque en date, un rapport du CAE, le Conseil d'analyse économique (qui devrait paraître avant l'été m