Records simultanés du pétrole et des prix à la consommation : nous voilà inexorablement installés dans la spirale des hausses de prix. Hier, tandis que le baril frôlait les 114 dollars à New York, l'Insee a annoncé une inflation en France de 0,8 % en mars (+ 3,2 % sur un an). Du jamais-vu depuis 1987 en termes de progression mensuelle, avec un rythme quatre fois plus soutenu qu'en février.
La surprise n'est pas venue cette fois de l'alimentation, qui enregistre une hausse de 0,4 %, dopée par les produits frais. Les céréales, qui flambent depuis six mois, se calment : elles augmentent deux fois moins en mars (+ 0,8 %) qu'en février (+ 1,6 %). «En réalité, on observe une accumulation de hausses inhabituelles dans les produits manufacturés», analyse Géraldine Seroussi, chef adjointe du département des prix de l'Insee. Un phénomène surprenant : la tendance est traditionnellement à la baisse des prix pour ces produits. Les micro-ordinateurs, par exemple, baissent de 1,1 % en mars (13 % sur un an). Pierre-Olivier Beffy, chef du département conjoncture à l'Insee, explique : «La concurrence est plus vive dans le manufacturé que dans l'alimentaire et les entreprises ont davantage recours aux pays à bas coûts».
Soldes. Sauf si un effet domino partant des matières premières vient changer la donne. Ainsi, les prix de l'habillement et des chaussures se sont envolés de 6,7 % en mars. L'Insee met cette flambée sur le compte des soldes d'hiver, terminés depuis mi-février. D'aut