Les hautes structures cylindriques fonctionnent à plein régime. Chaque jour, il en sort 330 m3 de biodiesel. Située à Iraquara, dans l'arrière-pays de la Bahía (nord-est du Brésil), cette usine appartient à Brasil Ecodiesel, le plus gros producteur national de carburant. Après l'éthanol, introduit à grande échelle il y a plus de trente ans, le Brésil se met au biodiesel. Depuis janvier, son incorporation à hauteur de 2 % dans le diesel très polluant en vente ici, et qui représente la moitié de la consommation de carburant, est obligatoire. Ce taux passera à 3 % en juin, puis à 5 % dans cinq ans. A terme, il s'agit aussi d'exporter.
Prix négocié. Pour le président Lula, la production de carburants non-fossiles est une opportunité de développement pour le Brésil. Mais, alors que la filière éthanol, dominée par l'agrobusiness, est accusée d'aggraver la concentration des richesses, le leader de gauche voudrait que celle du biodiesel, lancée en 2005, aide à réduire les inégalités régionales et la pauvreté rurale. D'importantes exemptions fiscales sont offertes aux usines qui, comme Brasil Ecodiesel, obtiennent le label «carburant social» - sans lequel elles ne peuvent pas vendre à l'Etat leur production. Pour cela, elles doivent acheter un taux minimum de leur matière première à l'agriculture familiale, à un prix négocié avec un syndicat et une coopérative de petits agriculteurs.
Ici, Brasil Ecodiesel achète du ricin à une coopérative, la Coopaf et son président, Erico Sampaio, se