Pour prendre «sans attendre» la «mesure» des «drames» de la faim qui se développent sur la planète, la France va doubler son aide alimentaire et la porter à 100 millions de dollars (63 millions d'euros). Yeux rivés sur son discours, Nicolas Sarkozy, lors d'un sommet climatique des 16 pays les plus pollueurs (lire ci-contre), a usé du registre compassionnel. A l'image d'un George W. Bush qui vient d'allouer 200 millions de dollars à la lutte contre la flambée des denrées de base.
Paille. «Y a-t-il un seul parmi nous qui peut rester indifférent à la révolte de ceux qui, au Sud, ne peuvent plus manger à leur faim ?» s'est interrogé le chef de l'Etat français. Salutaire prise de conscience ? Il reste de la marge. Car «la France n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, un gros donateur d'aide alimentaire, confie à Libération Christiane Berthiaume, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). Elle arrive au 18e rang des contributeurs en 2008, avec 5,5 millions de dollars reçus au 13 avril 2008.» Une paille alors que, vendredi, le PAM a revu à la hausse (de 500 à 750 millions de dollars) ses besoins pour faire face aux «émeutes de la faim».
Dire, comme Sarkozy, que face à «l'urgence,[...] lutte contre la pauvreté et lutte contre le changement climatique doivent se renforcer l'une l'autre», l'expose à un rappel douloureux. Le premier instrument de la lutte contre la pauvreté, l'aide publique au développement