Areva pensait avoir déminé le terrain au Niger en réévaluant, de manière substantielle, le prix d'achat du kilo d'uranium à deux reprises au cours des derniers mois : + 45 % en août 2007, et + 50 % en janvier 2008 (le kilo vaut désormais 100 dollars ou 63,5 euros). Mais les temps ont bien changé : Areva, qui exploite le gigantesque gisement à ciel ouvert d'Arlit depuis les années 60, n'est décidément plus dans les petits papiers du régime de Mamadou Tandja.
Expulsés. Lors des dernières négociations, au début de cette année, entre l'entreprise française et le Niger, dont l'uranium alimente le tiers des centrales nucléaires hexagonales, Areva s'était vu promettre oralement cinq nouveaux permis d'exploitation. Surprise : l'un des sites évoqués vient d'être confié à un concurrent étranger.
Les quatre autres permis n'ont toujours pas été délivrés, alors que Niamey distribue à tout va des autorisations à des entreprises chinoises, sud-africaines, canadiennes. Le gouvernement français, qui suit de très près tout ce qui touche Areva, dément toute nouvelle tension avec le Niger, son ancienne colonie. L'année dernière, le climat s'était brusquement détérorié entre Paris et Niamey, les autorités locales soupçonnant Areva de soutenir la rébellion touareg qui, en février 2007, a pris les armes dans le nord du pays, riche en uranium. Deux responsables de l'entreprise française avaient été expulsés coup sur coup, et il avait fallu que l'Elysée intervienne directement pour rassurer le préside