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Libération

Au pays du libéralisme, la Banque d'Angleterre au chevet des profits

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publié le 22 avril 2008 à 3h11

Correspondante à Londres

Un tour de passe-passe. C'est la réponse du gouvernement britannique à la crise du crédit qui sévit dans le royaume. Hier, la Banque d'Angleterre a offert aux établissements bancaires de troquer leurs crédits immobiliers à risque contre des titres d'Etat, pour une valeur de 50 milliards de livres (62 milliards d'euros). Un échange d'actifs ouvert pour un an, avec un renouvellement possible pendant trois années. Inspiré par une action similaire de la Réserve fédérale américaine le mois dernier, le geste a été largement applaudi par les banques.

Gelé. Depuis la crise des subprimes, elles rechignent en effet à se prêter mutuellement de l'argent, limitant les flux à des opérations rares et onéreuses dont elles répercutent le coût à leurs clients. Aussi, dans certains établissements, les taux d'emprunts immobiliers ont-ils progressé de 1 % ces dernières semaines, rendant impossible l'accès à la propriété des moins fortunés. Résultat : un marché de l'emprunt gelé et des prix immobiliers en courbe descendante. Et ce, malgré les trois baisses de taux d'intérêt initiées par la Banque d'Angleterre depuis décembre.

Le plan devrait «restaurer la stabilité» et «aider les entreprises, les ménages et le marché immobilier», déclarait hier Alistair Darling, le ministre des Finances, devant la chambre des Communes. Son pari est néanmoins risqué. Rien ne garantit en effet qu'une fois soulagés, les établissements financiers en fassent bénéficier à leurs clien