Sauf coup de théâtre, le deuxième éditeur français, Editis, sera espagnol à partir de juin 2008. Hier, son propriétaire, Wendel Investissement, a annoncé être entré «en négociation exclusive» avec Planeta, le leader de l'édition hispanophone, pour revendre une corbeille prestigieuse et très rentable (Nathan, Plon, Robert Laffont, la Découverte.) En six ans, Editis aura donc connu quatre propriétaires-actionnaires différents. Vendu par Vivendi à Lagardère en 2002, puis refourgué, deux ans plus tard, à la famille Wendel sur injonction de Bruxelles - au nom du respect de la concurrence -, et maintenant cédé aux Espagnols de Planeta. On se rappelle pourtant que le baron Ernest-Antoine Seillière avait assuré à tous les éditeurs de la maison que Wendel serait actionnaire d'Editis «au moins pour quinze ans». Croix de bois, croix de fer.
Machine à cash. Pourquoi revendre si vite ? D'abord parce qu'Editis s'est transformé en redoutable machine à cash plus vite que prévu. En quatre ans, son résultat d'exploitation a bondi de 50 à 90 millions d'euros. Et son taux de marge (bénéfice sur chiffre d'affaires) a lui grimpé de 7,5 % à 12 %. Bref, la boutique gagne très bien sa vie. Et vaut donc cher. D'où la tentation de la culbute chez Wendel. «Il y a encore quelques mois on n'avait pas du tout l'intention de vendre», reconnaît un porte-parole du groupe. Acheté 660 millions euros, Editis est revendu à 1,026 milliard d'euros aux Espagnols. Joli coup qui ravit d'abord le