Correspondante à Bamako
Oumou et Sabimata ne relèvent pas la tête. Sous 42 °C, assises à leur stand, devant l'entrée du PMU central de Bamako, elles s'éventent d'une main et calculent de l'autre. Les deux femmes comptent les billets qu'elles ont vendus dans la matinée - elles touchent 3,5 % de chaque mise - et s'évertuent à deviner l'ordre d'arrivée de la troisième course du prix de l'Atlantique.«Nouba du Saptel sera dans le trio de tête mais j'ai peur d'une surprise venant du 12, Express Road», commente à voix basse Oumou en entourant les numéros en question sur ses photocopies des pages turf des journaux français, achetées le matin même.
«Redevance». Au Mali, et en particulier à Bamako, le PMU est une institution. Les stands des revendeurs, comme celui d'Oumou et Sabimata, ont fleuri dans tous les quartiers de la ville - on en compte officiellement 270 (et près de 800 revendeurs). Depuis novembre, les deux seuls endroits de la capitale où l'on peut suivre les courses en direct d'Auteuil, de Longchamp, de Vincennes ou d'Enghien sont pris d'assaut, trois fois par semaine, à l'heure du départ.
Le Pari mutuel urbain Mali, créé en 1994, est devenu l'une des premières entreprises du pays. «Notre chiffre d'affaire croît d'année en année», affirme Amar Maïga, le directeur commercial adjoint. L'Etat détient 75 % des actions de la société d'économie mixte, les 250 actionnaires privés maliens se répartissant le quart restant. «Nous sommes totalement indépendants du PMU