Correspondante à Berlin
En Allemagne, les têtes commencent à tomber. La semaine dernière, le ministreprésident du Land de Saxe a dû annoncer sa démission, suite aux difficultés de la banque publique régionale, Sachsen LB, qui s'était aventurée sur le terrain risqué des crédits hypothécaires américains. Quelques semaines plus tôt, la chef de la banque publique KfW-Bank, Ingrid Matthäus-Maier, avait également dû céder son poste à la suite de la débâcle d'une filiale, IKB, la banque des PME.
Etat garant. Les turbulences des derniers mois sur le marché financier ont mis en avant la vulnérabilité du système bancaire allemand, trop fragmenté et pas assez rentable. Les banques publiques régionales, privées depuis 2005 de la garantie de l'Etat qui leur permettait d'obtenir des crédits bon marché, sont tout particulièrement visées. En quelques mois, trois des sept banques publiques régionales allemandes ont été prises dans la tourmente. La banque régionale de Saxe (ex-RDA), la Sachsen LB, a ainsi dû passer l'été dernier dans le giron de sa concurrente du Bade-Wurtemberg, la LB-WB, pour échapper à la faillite. En Bavière, la banque publique régionale Bayern LB a dû, fin mars, déprécier 4,3 milliards d'euros d'actifs douteux, parqués dans une société ad hoc pour laquelle l'Etat se portera garant à hauteur de quelque 6 milliards d'euros.
«Au final, c'est le contribuable qui devra supporter cette charge», s'insurge la Fédération allemande des contribuables. La West-LB, basée en Rhéna