Le principal moteur de l'économie française est en panne. La consommation des ménages, qui contribue entre 60 et 100 % à la croissance selon les années depuis début 2000, a reculé de 1,7 % en mars selon l'Insee (contre 1,3 % de hausse en février). Est-ce le signe d'une contagion ? Explications avec Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques.
C'est le plus mauvais résultat de la consommation depuis septembre 2006. A quoi l'attribuez-vous ?
Il est en phase avec la conjoncture mais à prendre avec prudence. D'abord parce que la consommation est très volatile de mois en mois. Ensuite parce qu'il ne prend en compte que les produits manufacturés, qui ne représentent que 25% de la consommation globale, le reste étant essentiellement composé de services. La France connaît une forte accélération des prix, due à la flambée des matières premières alimentaires et de l'énergie. Ces hausses rognent le pouvoir d'achat car les revenus n'augmentent pas aussi vite que l'inflation. Cela se traduit par un ralentissement de la consommation. De plus, comme la plupart des produits manufacturés ne sont pas des biens de première nécessité, comme l'alimentaire ou le logement, leur achat peut être reportable dans le temps et ils sont donc les premières victimes de l'écrasement du pouvoir d'achat.
Quelles sont les conséquences de ce ralentissement ?
Cela va se traduire par un ralentissement de la croissance. Les créations d'emploi seront peu nombreuses et la bai