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Libération

Chez Airbus France, le ton monte contre les cessions

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publié le 25 avril 2008 à 3h13

Sur les trois câbleurs de l'usine Clément Ader arrivés pour embauche à 8 heures, un seul est passé. «Laisse filer, il fait ce qu'il veut» : derrière leurs drapeaux syndicaux et leur pile de tracts, les airbusiens de l'A230 de Colomiers, près de Toulouse, préfèrent s'occuper du petit réchaud à café qui s'est déjà renversé deux fois. Ce non syndiqué explique, en cherchant un sucre au fond de sa poche : «On ne bloque pas, ici. On filtre !» L'agressivité n'est pas de mise. «Je suis trop content de pouvoir manifester à Louis Gallois que je ne suis pas une pauvre bille qui gobe tout», sourit ce jeune homme à lunettes Ray-Ban. Il dit son sentiment de représenter «une nouvelle génération» d'airbusiens, moins prompts que leurs aînés «à se laisser balader par les patrons».

Le PDG d'EADS veut vendre le site de Méaulte (Somme) pendant que les sites allemands resteront dans la maison Airbus, contrairement à ce qui était prévu dans le plan Power8 ? «Pas de bol pour lui, reprend-il, je suis germanophone et j'ai des potes là-bas, à Hambourg, qui nous encouragent par mails !» Eric s'assoit sur l'aile de sa voiture. Son portable vient de lui apprendre qu'ils sont aussi une centaine devant les entrées des sites de Saint-Martin et de Blagnac. En tout à Toulouse, 60 % des salariés se sont joints à la grève selon la direction. A Saint-Nazaire (50 % de grévistes) ou à Nantes (40 %), les airbusiens débrayent aussi.

L'opération «blocage des établissements, zér