La lutte pour l'accès aux médicaments des populations les plus vulnérables s'enrichit d'un nouveau chapitre. A l'occasion de la première journée mondiale contre le paludisme, aujourd'hui, un antipaludique vient d'être lancé au Brésil. Nom de code : ASMQ. Soit une nouvelle association à doses fixes d'artésunate (AS) et de méfloquine (MQ) d'une prise quotidienne. Le palu tue, chaque jour, 3 000 enfants. Et chaque année, un million de personnes. Si un milliard de dollars (636 millions d'euros) est désormais alloué par la communauté internationale, soit quinze fois plus qu'il y a dix ans, c'est encore trois fois moins qu'il ne faudrait.
A l'origine de cette nouvelle pilule, DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative, ou Initiative médicaments contre les maladies négligées). Une sorte d'incubateur de lutte, né en 2003, à l'initiative de Médecins sans frontières, l'institut Pasteur et quatre laboratoires de recherche des pays du Sud (Brésil, Inde, Kenya, Malaisie). Ce «partenariat public-privé», fait de mise en réseau, a poussé des labos à ouvrir leurs placards de projets, «délaissés, en panne», dit Bernard Pécoul, directeur exécutif de DNDi.
Impatience. A commencer par les traitements efficaces contre le paludisme. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), après bien des atermoiements, préconisait depuis 2001 d'associer de l'artémisinine - utilisé en médecine traditionnelle chinoise - à d'autres molécules afin de diminuer la (grande) résistance du parasite. C'est