Au fil de l'eau et des moustiques, une expédition de quatre Zodiac descend le Zambèze pour célébrer la première journée mondiale contre le paludisme, ce tueur silencieux si longtemps ignoré. Debout sur de frêles pirogues, les pêcheurs lozis transportent leurs familles vers la terre ferme. Chaque année, ils quittent leurs cabanes en roseaux, menacées par la montée des eaux du Zambèze. Ils accompagnent leur roi, assis sous une immense statue d'éléphant, dans une longue pirogue manoeuvrée par cinquante hommes. Dans ce royaume aquatique, inaccessible en voiture, la vie ne semble pas avoir tellement changé depuis 1855, quand David Livingstone découvrait les chutes Victoria dans le sud de la Zambie. Les moustiques pullulent le long du fleuve et le paludisme, qui avait emporté l'épouse de l'explorateur anglais, continue à faire des ravages. Sur les traces de Livingstone, l'expédition «Zambèze» est partie le 29 mars de la source du fleuve. Après 2 500 km de voyage, les Zodiac devraient atteindre l'embouchure au Mozambique fin mai, après avoir traversé six pays d'Afrique australe.
Financée par des sponsors privés, l'équipée est parrainée par Roll Back Malaria (faire reculer le paludisme), une agence des Nations unies. «Nous voulons mobiliser la communauté internationale contre ce tueur silencieux qu'est la malaria», explique Hervé Verhoosel, directeur des projets à Roll Back Malaria. Les pays du Nord ont longtemps ignoré le fléau du paludisme (entre un et trois millions de mort