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Libération

Prix agricoles : la hausse n'effraie pas Bruxelles

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publié le 30 avril 2008 à 3h17

Selon la Commission européenne, les prix agricoles, qui ont flambé depuis un an pour toute une série de causes conjoncturelles, s'assagissent. Ce qui ne veut pas dire que les entreprises, qui ont profité de ce «choc alimentaire» pour augmenter leurs marges, vont diminuer leurs prix.

Quels sont les produits qui ont le plus augmenté et pourquoi ?

Ce sont les prix du blé (+ 84 % en un an), du maïs (+ 28 %), du colza (+ 63 %), du fromage (+ 35 %), du lait (+ 30 %), du beurre (+ 21 %), des oeufs (+ 17 %) et, depuis trois mois, du riz. Les raisons sont à chaque fois différentes, seule l'envolée du cours du pétrole jouant dans tous les cas, puisqu'elle renchérit les coûts de production et de transport.

Le blé augmente en réalité depuis 2002, après quatre ans de prix très bas, ce qui a découragé la production. Il y a aussi eu des accidents climatiques : l'Australie a été touchée par deux sécheresses consécutives et la récolte européenne a été médiocre en 2007. En revanche, la demande n'a pas explosé : elle a cru de 1 %, son rythme annuel normal. Pour le maïs, c'est essentiellement le changement de régime alimentaire des pays émergents, notamment en Chine, qui explique la montée des prix : les Chinois deviennent amateurs de viande blanche, où le maïs est essentiel. S'y est ajouté «l'effet biocarburant», fabriqué à partir de maïs. Mais la Commission estime qu'il faut relativiser la responsabilité des biocarburants dans le choc alimentaire actuel : ainsi, le bioéthanol, produit à p