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Libération
Interview

«Nous avons un devoir de recherche sur les OGM»

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publié le 2 mai 2008 à 3h18

Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse revient sur le débat sur la loi OGM.

Vous aviez parlé d'une loi d'apaisement pour qualifier l'objectif du gouvernement sur les OGM. Est-il vraiment atteint ?

Ce texte a été conçu comme un texte de réconciliation entre pro et anti-OGM. Il apporte toutes les garanties de transparence et de contrôle et assure le plus haut niveau de protection en Europe. Il survient après le déclenchement de la clause de sauvegarde sur le maïs Monsanto 810 résistant aux insectes ravageurs, la seule culture commerciale de plante transgénique autorisée en France. Mais aussi dans une situation où nous importons et consommons des OGM, où ces cultures se répandent dans le monde. Nous avons donc un devoir de recherche et mon objectif principal est de permettre son redémarrage. Nous avons mis 45 millions d'euros en trois ans sur ce thème, en coopération avec l'Allemagne. Mais pour que ces crédits soient utilisés, les scientifiques ont besoin de sérénité, de confiance.

Réconcilier anti et pro OGM n'est-ce pas utopique ?

Il faut dépasser les positions a priori. Certains véhiculent le soupçon selon lequel notre objectif serait d'utiliser le prétexte de la recherche pour faire accepter les cultures commerciales des semences transgéniques existantes, dont celles de Monsanto. Mais je retourne ce soupçon : certains ne voudraient-ils pas empêcher toute recherche sur le sujet ? Lorsque j'entends la gauche qui prétend défendre la recherche et