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Le panier bio garni victime de son succès

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Agriculture. Le réseau Amap organise la vente directe entre maraîchers et citadins.
publié le 3 mai 2008 à 3h19
(mis à jour le 3 mai 2008 à 3h19)

C'est ce qui s'appelle être submergé. La formule des Amap - Associations pour le maintien de l'agriculture paysanne - repose sur un principe simple : un consommateur préachète un panier de légumes ou de fruits bio à un producteur au plus près de chez lui, ce qui limite le transport et les dégâts sur l'environnement. Mais à court terme, ce circuit court a l'horizon bouché. Non pas qu'il manque de clients. Bien au contraire : les Amap peinent à fournir la demande de paniers hebdomadaires en vente directe, pour un prix de 12 à 15 euros (soit un panier composé d'un kilo de pommes de terre, un kilo de carottes, une botte de radis, un navet, de la salade, des betteraves et du persil). Le principe de ce réseau solidaire entre urbains et agriculteurs a été importé des Etats-Unis en 2001 par Daniel et Denise Vuillon, des maraîchers du Var en lien avec le réseau Attac d'Aubagne. Depuis, c'est la ruée chez les urbains.

Charte. Résultats, les paysans bio sont débordés et certains groupes s'ouvrent à des produits d'agriculture conventionnelle - pesticides et engrais chimiques compris. Ce que récuse la charte des Amap. «Toutes les chambres d'agriculture nous courtisent pour qu'on devienne un débouché pour des paysans conventionnels», témoigne Patrice Hurel, coordinateur du réseau nantais des Amap. «En Ile-de-France par exemple, il y a une grosse demande et assez peu d'installations bio, poursuit Julien Jouanneau, conseiller maraîcher bio en Loire-Atlantique après un poste simi