Alors qu'Alstom doit annoncer aujourd'hui ses résultats financiers, une affaire de corruption éclate. C'est le Wall Street Journal qui, hier, a révélé les faits. Une enquête concernant d'éventuels pots-de-vin versés par le groupe industriel entre 1995 et 2003 pour gagner des marchés en Amérique du Sud et en Asie est ouverte depuis plusieurs mois en Suisse et France. Alstom a d'abord réagi en affirmant que l'article du Wall Street Journal reposait «sur des hypothèses et des spéculations» et qu'«aucune procédure judiciaire ne met l'entreprise en cause pour des faits de corruption». Mais le parquet de Paris a ensuite confirmé l'existence d'une telle enquête. Une information judiciaire a ainsi été ouverte le 7 novembre 2007 pour «corruption active d'agents publics étrangers», «abus de bien social et recel», et confiée à Renaud Van Ruymbeke et Xavière Simeoni, suite à une dénonciation de la justice suisse.
Troublants. Les enquêteurs helvètes auraient ainsi mis la main, par hasard, sur plusieurs documents compromettants. Tout est parti d'un audit de la Commission bancaire suisse sur un petit établissement, Tempus Privatbank AG, soupçonné de blanchir les revenus de narcotrafiquants sud-américains. KPMG, en charge de l'audit, découvre alors des transactions douteuses réalisées pour le compte d'Alstom, et impliquant la banque LGT, basée au Liechtenstein. Le cabinet d'audit acquiert la conviction que des millions de dollars ont servi à rémunérer des individu