Faut-il ouvrir la porte à la culture des OGM en Europe ? La Commission européenne a décidé, hier, de s'en remettre entièrement à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa, European Food and Safety Agency) à qui elle va demander un ultime avis concernant deux variétés de maïs et une pomme de terre génétiquement modifiées. «La Commission prendra une décision si et quand l'Efsa confirmera la sécurité de ces produits», a déclaré le porte-parole de la Commission, Johannes Laitenberger, à l'issue d'un long débat d'orientation entre les 27 commissaires.
Divisés. Aujourd'hui la culture d'OGM reste très marginale au sein de l'Union. Elle représente à peine plus de 1 % des terres cultivées. Seul un OGM a été autorisé en Europe : le maïs MON-810. C'était en 1988. Toutes les autres autorisations ont concerné la commercialisation à des fins d'alimentation ou à des fins de transformation industrielle d'OGM importés. Divisés, les Etats membres ne parviennent jamais à réunir de majorité qualifiée, pour ou contre. Les demandes d'autorisation pour mise en culture traînent dans les tiroirs et font des allers et retours devant l'Efsa qui, à chaque fois, juge qu'il n'y a aucun risque. Mais, la Commission, qui a le dernier mot en cas de non décision des Etats membres, n'a jusque-là pas osé trancher. D'autant que l'opinion publique est majoritairement réticente aux OGM. Selon l'Eurobaromètre publié en mars 2008, 58 % des Européens étaient opposés à leur utilisation.
Mais l'Efsa fai