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Libération

Lituanie, chantier d'immigration

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publié le 8 mai 2008 à 3h23

L'économie lituanienne est florissante. Ces quatre dernières années, la croissance économique tourne autour des 8 %. Le taux de chômage est le plus bas des trois pays baltes, tout juste 3,9 % à la fin 2007. Les salaires grimpent en flèche et la consommation explose. Mais la Lituanie se vide de ses habitants. Depuis le retour du pays à l'indépendance, en 1991, près de 450 000 personnes sont parties chercher à l'étranger une vie meilleure. Désormais les bras biélorusses, ukrainiens, turcs ou même chinois sont devenus indispensables à l'économie lituanienne. «En 2007, nous avons délivré 5 686 permis de travail à des personnes non ressortissantes de l'Union européenne, soit deux fois plus qu'en 2006, et la tendance pour cette année est encore à la hausse», explique Monika Vysniauskiene de l'Agence nationale pour l'emploi.

«Notre activité se développant, nous avons dû recruter. La main-d'oeuvre locale n'est pas fiable», explique Raimundas Mickunas, vice-directeur de Mitnija, grande entreprise de construction. A l'automne, il a donc embauché 77 soudeurs chinois. Ces derniers ont des compatriotes présents dans le secteur de la construction navale. Les Biélorusses et les Ukrainiens eux montent des murs, posent des carrelages ou avalent des kilomètres de routes pour le compte d'entreprises de transport. Le besoin en main-d'oeuvre est vital, mais la Lituanie entend mener une politique d'immigration économique sélective. Qo Young-bi, un Chinois de 25 ans, a signé un contra