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Libération

Trop fort, l'euro plombe la vente des sites d'Airbus

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publié le 8 mai 2008 à 3h23

Les salariés des sites d'Airbus de Saint-Nazaire et de Méaulte peuvent dire merci à l'euro fort. C'est lui, ou son pendant (le dollar faible) qui a fini par avoir raison du projet de vente des deux sites de l'avionneur à l'équipementier français Latécoère. En tout cas pour l'instant. Car hier, EADS, la maison mère d'Airbus, a annoncé, dans un communiqué, avoir rompu les négociations et décidé de filialiser les deux sites en attendant que d'éventuels nouveaux repreneurs manifestent un début d'intérêt.

Miracle économique. Après l'Allemagne (qui a connu le même scénario avec ses usines d'Augsbourg, Nordenham et Varel), les salariés de Méaulte et Saint-Nazaire reviennent donc dans le giron du groupe. A la satisfaction des syndicats. «On a gagné une première bataille. Les salariés ont marqué un point par rapport à Power 8 [le plan de restructuration d'Airbus, ndlr], mais tout n'est pas rose», a déclaré depuis Toulouse, Xavier Petrachi, délégué syndical central de la CGT. Et pour cause. Car derrière cette victoire syndicale, se cache une réalité effrayante pour l'ensemble de l'industrie aéronautique européene : avec un euro à 1,55 dollar, produire en Europe relève du simple miracle économique. Reprenons. Pour digérer les provisions passées pour éponger les retards de l'A380 et de l'A350, Airbus fait passer aux forceps un violent plan de restructuration qui prévoit 10 000 suppressions d'emplois et la cession de plusieurs sites européens dont ceux de Méaulte et de Saint