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Libération

La bataille du pouvoir d'achat gagne l'Allemagne

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publié le 10 mai 2008 à 3h24

En Allemagne, le pouvoir d'achat stagne, sauf pour les élites. Les salaires des patrons progressent de façon explosive et en trois ans, les émoluments des membres du Bundestag ont progressé de 16 %. Et une nouvelle hausse des revenus des parlementaires, la seconde en quelques mois, est à l'étude. Sauf que cette fois, c'en est trop pour l'opinion publique. Inquiets de leur impopularité croissante, une poignée de députés sociaux-démocrates et de l'opposition s'apprêtent à voter contre la hausse de leurs propres salaires !

Ecart. Selon une nouvelle étude de la Deutsche Bank, le pouvoir d'achat des Allemands a reculé de 3,7 % ces cinq dernières années. Et l'écart entre privilégiés et bas revenus ne cesse de se creuser, au détriment des classes moyennes. Selon l'institut DIW de Berlin, celles-ci ne représentent que 54,1 % de la population aujourd'hui contre 62,3 % en 2000. La part des «riches» (qui vivent avec plus de 24 000 euros par personne et par an) est passée en huit ans de 18,8 % à 20,5 % de la population. Durant la même période, la proportion des «pauvres» (moins de 11 200 euros par an ) est passée de 18,9 % à 25,4 %. «En Europe, seules la Pologne et la Hongrie ont connu une aggravation plus forte des inégalités sociales», s'alarme l'OCDE.

La croissance, estiment les chercheurs de l'institut IMK, proche des syndicats, ne profite qu'à ceux qui possèdent un capital, qu'ils soient entrepreneurs, à leur compte ou actionnaires. Ces personnes «utilisent la conjoncture c